Un jour parmi tant d'autre ... [ Shane ]

Comme à tous les jours depuis quelques mois maintenant, mon lit est nulle autre que le canapé en cuir noir du salon. Au tout début, j'avais beaucoup de problème à mis faire, mais maintenant, cela en est rendu une habitude. Je ne m'essai même plus de retourner dans notre lit, comme avant. Enfin bon, je ne dis pas que j'ai cessé de me poser certaine question à ce sujet, mais bon. D'après la lueur du soleil qui traverse la fenêtre du salon, il devrait être dans les environs de 8h du matin. Ma femme, Shane, doit surement encore dormir à cet heure, je dis ça comme ça, je pourrais aussi effectivement me tromper, mais je ne prendrais pas de chance à aller y jeter un coup d'oeil. Quoi que... et puis pourquoi pas. Ce n'est pas parce que je n'ai plus accès au lit que je ne peux plus entrer dans ma propre chambre, enfin, mon ancienne chambre.

Tout doucement pour ne pas faire de bruit, j'entrouve la porte et j'y jette un bref coup d'oeil. Elle est bel et bien encore endormi. Son visage faisant face vers moi, je prend le temps de l'admirer. La couverture lui arrive au pied, seul les petits draps fin sont toujours remonter jusqu'à sa poitrine. Cela faisait bien des lustres que je n'ai pas eut la chance de voir ça, enfin, de voir ma femme comme ça. Je refermit la porte tout aussi doucement que je l'ai ouverte et vais prendre mon petit déjeuner dans la cuisine à quelques pas de "notre" chambre. Une soudaine envie de crêpe me traversa l'esprit. Oh et puis pourquoi pas. Tout en dégustant mes crêpes maison, j'ouvrit le téléviseur pour y regarder les infos du matin. Je n'ai pas vraiment le temps ou bien l'occasion de les écouters le soir, alors que le matin... ce n'est pas les heures qui manquent. Soudain j'entend du bruit provenant de la chambre à coucher. C'est surement Shane qui vient tout juste de se réveiller. Je ne fais rien et continue d'écouter mes infos.

La lumière qui s'était infiltré à travers les stores me barra le visage, me sortant ainsi de mon sommeil. J'ouvre les yeux. Je suis seule dans le grand lit. Comme toujours. Je ne suis pas du genre à m'attarder au lit une fois réveillée. Je choisis donc de me lever et de rejoindre mon mari qui apparemment est déjà réveillé, lui. Effectivement j'entend la télévision en bruit de fond. J'enfile un t-shirt, peu importe s'il est présentable ou non. A vrai dire c'est un de mes plus vieux habits. Cela dit, ça m'est bien égal. Qui va me voir d'abord? Gareth? Oh c'est comme si personne ne me voyait, tout simplement. Et de toute manière il est sûrement affalé sur le canapé devant la télé.
Dans un état encore semi-comateux suite à ce réveil légèrement désagréable, je fais tomber le réveil posé sur ma table de nuit.

Merde, merde, merde.

Je suis le genre de fille qui s'énerve plutôt vite, et ma maladresse à l'art de me mettre de mauvaise humeur dès le matin. Sans compter que je le suis déjà vu le soleil qui m'a tiré hors de mon sommeil alors que j'aurais bien dormi quelques heures encore. J'aurais bien rallongé ma nuit tout simplement car je suis vraiment extenuée. J'ai beau dormir une dizaine d'heure ainsi que quelques autres durant la journée, rien n'y fait.

Je pousse la porte et me rend dans le salon. Gareth est, comme je l'avais prédis, devant la télévision, un assiette de crêpes posée sur ses genoux.

Salut...

C'est toujours lorsque je lui adresse la parole que je vois à quel point notre relation devient pathétique. Si "salut" était une discussion je me félicitais. Le problème c'est que j'avais beau chercher à lui parler rien ne venait. Je ne savais pas quoi lui dire. J'avais envie de crier tous ces mots qui ne voulaient absolument rien entendre et qui restaient bloqués au fond de mon ventre. Ca créait une énorme boule, des noeuds. Ca faisait mal. Rien ne sortait.